Mise à jour des ressources, en partenariat avec Géoimage :
Réseau SWIFT : isoler la Russie de la planète financière et asphyxier son économie
Une étude du réseau Swift, totalement inconnu du grand public jusqu’à la crise, un vecteur et révélateur de la mondialisation financière mobilisé pour couper les flux d’argents vers la Russie. Un choix éminemment politique mais pas si facile et efficace dans un monde de plus en plus multipolaire.
Armes nucléaires : de la dissuasion, de la course aux armements et de la guerre
Si certains cercles occidentaux et les autorités de Kiev appellent à une intervention militaire directe, les forces russes opèrent sous parapluie nucléaire, tactique et stratégique ; un cas historiquement inédit qui transforme d’ailleurs et fait évoluer le concept initial de dissuasion.Alors que la France vient de lancer 3 de ses 4 SNLE en patrouille océane, là encore un geste historiquement inédit, il convient de bien définir et cerner ce qui est en jeu. Il peut être utile pour cela de revenir sur l’évolution globale de ces arsenaux, la nouvelle course aux armements ouverte depuis dix à quinze ans à l’occasion du renouvellement des flottes actuellement en cours et l’organisation géographique et géostratégique de ces systèmes d’armes.
Mer Noire et Crimée : un statut maritime exceptionnel, un enjeu géostratégique majeur
Alors que la sanctuarisation de l’annexion de la Crimée (et de la base navale de Sébastopol) d’un côté, la transformation de la mer d’Azov en "lac russe » (cf siège de Marioupol) de l’autre figurent dans les principaux buts de guerre du Kremlin comme en témoignent d’ailleurs les opérations de redéploiements actuelles des forces, il convient de bien souligner le statut géopolitique et géostratégique de la mer Noire. Un cas unique au monde, lié aux détroits turcs et à la Convention de Montreux de 1936 (qui répondait à l’époque à la montée de la menace hitlérienne et mussolinienne). A voir le dossier sur les Détroits turcs et les Dardanelles sur CNES Géoimage.
Crise énergétique : découplage Russie/Europe et grand retour des Etats-Unis
Cette crise bouleverse totalement les équilibres géoéconomiques mondiaux en excluant brutalement deux grands pays exportateurs - la Russie et l’Ukraine - du marché dans des secteurs aussi indispensables que l’énergie, les produits céréaliers ou les minerais (plus engrais…). Les impacts multiformes qui en découlent font prendre conscience de la densité des liens d’interaction tissés ces dernières décennies par la mondialisation.
- L’impact de la révolution du gaz et du pétrole de schiste aux Etats-Unis : le Texas va-t-il remplacer la Sibérie ?
Souvent abordée en Europe sous ses aspects environnementaux, la fracturation hydraulique a permis la mise en valeur de ressources exceptionnelles. Cette révolution énergétique a un impact géopolitique et géostratégique majeur : les Etats-Unis sont non seulement devenus totalement indépendants, en particulier du golfe Persique, mais ils se positionnent à terme comme futur exportateur gazier afin de réancrer le lien transatlantique USA/Europe sur des bases énergétiques nouvelles. Cette situation et cette stratégie expliquent le positionnement de Washington, beaucoup plus en pointe sur les sanctions que de nombreux Etats communautaires. Loin d’être abstraits et désincarnés, ces grands basculement s’ancrent dans des espaces et des territoires réels comme le bassin permien au Texas ou l’arctique étasunien ou russe.
Russie - Yamal : le front pionnier énergétique russe dans un espace extrême de l'Arctique sibérien
La Russie et les Etats-Unis dans leurs territoires
Les affrontements entre puissances nécessitent enfin d’intégrer la réalité de leurs dynamiques territoriales, leurs lignes de forces, leurs potentialités et leurs faiblesses. Dans ce cadre, le site CNES Géoimage offrent déjà de nombreuses ressources exploitables.
Russie : quelques exemples d’une puissance eurasiatique
Russie Kalingrad : une enclave russe militarisée au sein de l'Union européenne
Le cosmodrome de Plessetsk : une base spatiale russe dans la Taïga des hautes latitudes
Russie Mourmansk : capitale arctique et port militaire stratégique
Russie : Norilsk, la ville du nickel, un pilier arctique et sibérien de la puissance russe
Russie Vladivostok : une des plus grandes bases militaires navales sur l'océan pacifique
Etats-Unis : le premier grenier agroalimentaire mondial
Sur les 35 dossiers sur les Etats-Unis déjà en ligne, deux exemples des dynamiques agroalimentaires qui risquent de prendre dans les années qui viennent une importance nouvelle.
Etats-Unis Kansas : Garden City l'usine à viande des hautes plaines arides confrontée à la surexploitation des ressources hydrauliques
Etats-Unis Nebraska : Lexington et la vallée de la Platte River : argiculture irriguée des hautes plaintes et gestion de la crise de la ressource hydraulique
Ressources plus anciennes :
Sur le site Eduscol : "Évoquer la crise ukrainienne avec les élèves"
Sur le site de l'APHG : "Évoquer la guerre en Ukraine dans nos classes - quelques pistes"
Sur le site de notre collègue Sylvain Genevois, géographe, maître de conférence et enseignant à l'INSPE de la Réunion : "La carte, objet éminemment politique : la montée des tensions en Ukraine"
Sur le site Les Clionautes : "La guerre en Ukraine, révélateur des tensions géopolitiques du monde"
Un article de la revue en ligne AOC : "Poutine et l'expansionnisme guerrier contre l'Ukraine"
« Poutine a toutes les cartes en main »
Paru dans le numéro 385 du 1 hebdo, « Que veut Poutine ? » Entretien avec Michel Foucher, géographe.
Poutine inquiète l’Ukraine et d’autres pays de son « étranger proche ». Que pèse son armée et a-t-il les moyens de son ambition ?
Le président de la Fédération de Russie a tout à fait les moyens de son ambition. D’autant plus que l’armée est aujourd’hui l’outil central de sa politique étrangère. C’est la donnée de base depuis 2008. Après les dysfonctionnements constatés lors de la guerre de Géorgie, Vladimir Poutine a entrepris un très profond processus de modernisation des équipements, de la stratégie et du personnel. Il est passé d’une armée de conscription à une armée composée pour moitié de professionnels. Il dispose d’environ 900 000 hommes, dont 280 000 hommes de troupe, ce qui veut dire que près de la moitié des forces terrestres russes sont actuellement positionnées autour des frontières de l’Ukraine. Il a modernisé tous les équipements et les chaînes de commandement. J’attire en particulier l’attention sur les forces de parachutistes dirigées par le général Serdioukov, qu’on a vu à l’œuvre en Tchétchénie, en Crimée, dans le Donbass et très récemment au Kazakhstan où, en moins de dix jours, il a repris le contrôle des infrastructures critiques, mettant fin à une tentative de coup d’État. Toujours depuis 2008, Moscou a engagé un plan de modernisation des équipements de 300 milliards de dollars.
Enfin, Poutine a adopté la doctrine militaire de Valéri Guérassimov, son chef d’état-major, qui consiste à mobiliser toutes les ressources non militaires à des fins militaires : les moyens économiques, politiques, diplomatiques, informationnels. Ils la nomment la « dissuasion stratégique ». L’objectif de la doctrine Guérassimov est de brouiller notre compréhension, notre lecture des événements. Il s’agit bien d’empêcher les pays occidentaux de déterminer si nous sommes face à une situation de paix ou de guerre. Ces méthodes étaient autrefois l’apanage des services de renseignement. Cela rend très difficile l’évaluation des risques à chaud, et donc la décision. Et l’on constate bien aujourd’hui qu’il n’y a pas d’analyses convergentes entre Washington, Ottawa, Londres, Paris, Berlin, Rome et Varsovie.
Le 1 Hebdo vous offre de lire l'intégralité de l'entretien sur son site !Découvrez la suite de l'entretien ici.
Ressource HGGSP
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