Histoire Géographie

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Les espaces productifs et leurs évolutions régionales

Les espaces productifs : la filière canne-sucre à La Réunion

Étude de cas

La filière canne-sucre à La Réunion

Niveau

3ème

Insertion dans le programme

Thème 1 : Les dynamiques territoriales de la France contemporaine - Les espaces productifs et leurs évolutions régionales

Problématique

La filière canne-à-sucre est-elle facteur d'un développement endogène - "Agropolitain" ?

Compétences

Analyser et comprendre un document

Pratiquer différents langages

Notions

Mutations

Espaces productifs

Permanences

Propositions de mise en activité

Décrire et analyser un ou deux espaces productifs de La Réunion afin d'en identifier les atouts et mutations en cours localement.

Géographie Cycle 4 - La filière canne-à-sucre à La Réunion

La Réunion abandonne au XIXème siècle la culture du caféier, du giroflier et du cotonnier en faveur de celle de la canne à sucre après une série de cyclones entre 1806 et 1807. Redevenue française en 1815, l’île se lance dans l’industrie sucrière moderne. Cette culture a modelé les paysages, façonné l’identité réunionnaise.

Une culture dominante

Sur les 252.000 ha que compte l’île, seul 1/3 est utilisable pour les activités humaines. Sur les 42.241 ha de Surface Agricole Utilisée, la canne à sucre en occupe 23.181 ha. La taille moyenne des exploitations cannières - moins de 3.000 - est de 7,6 ha. La filière Canne-Sucre est un pilier économique et social avec 18.300 emplois directs, indirects et induits. C’est l’une des premières pourvoyeuses d’emplois de l’île soit 13,3% des emplois du secteur privé. Deux usines sucrières du groupe Tereos, celle du Gol à Saint-Louis, l’autre de Bois-Rouge à Saint-André, centralisent les campagnes sucrières de juillet à fin novembre. Avec une production annuelle moyenne de 1,83 million de tonnes sur les dix dernières années, cette filière génère 130 à 135 millions d’euros de revenus par an. 95% de la production est exportée par la société Eurocanne à destination de l’UE soit 210.000 tonnes de sucre par an.

Outre son potentiel socio-économique, cette plante possède des atouts environnementaux. Antiérosive grâce à ses racines, elle évite les glissements de terrain, empêche le ruissellement de l’eau, résiste aux vents forts lors des cyclones, relâche dans les sols une importante biomasse ne nécessitant pas un recours abusif aux intrants chimiques. Parmi les déchets de canne, les bagasses sont brûlées à la place de charbon et fournissent 10% de l’électricité produite à La Réunion, la mélasse quant à elle, est transformée dans les distilleries en rhum.

Une culture menacée

La filière Canne-Sucre a aussi ses limites, elle bénéficie en tant que Région Ultra Périphérique de subventions de la PAC. Or le budget prévisionnel 2021-2027 variera à la baisse de 5 à 12 % et impactera le fond POSEI qui subventionne directement les producteurs de canne (75-83 euros/tonne). Elle doit faire face aussi à la fin des quotas européens, à une libéralisation des échanges mondiaux dans un contexte récent de surproduction mondiale qui a entraîné une chute de 25% du cours mondial durant 2018.

L’arrière-pays littoral découpé en « habitations » lors de la période coloniale, est aujourd’hui concurrencé par une active périurbanisation et un mitage de cette « ceinture verte ». Les planèzes cannières et plus généralement la SAU réunionnaise sont grignotées par le fait urbain depuis 2000. Elles deviennent un espace sous tensions dans un contexte démographique dynamique avec 150.000 habitants supplémentaires d’ici à 2030.