Arts et culture à l'école

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Guide pour la mise en oeuvre du parcours d'éducation artistique et culturelle

Le guide, élaboré pour accompagner la mise en place du parcours d’éducation artistique et culturelle suite à la publication de la circulaire de 2013, explicite les principes du parcours d’éducation artistique et culturelle, propose des éclairages thématiques et des exemples de mise en œuvre. Il met en particulier l’accent sur la démarche de projet (« des projets pour un parcours »). Outil synthétique et clair, il est accessible à un large public, ce qui favorise la diffusion du parcours et son appropriation par l’ensemble des acteurs de l’éducation artistique et culturelle.

Principes de conception

Appui sur les enseignements obligatoires

Pour être pleinement déployée, l’ambition du parcours d’éducation artistique et culturelle doit déborder le cadre des enseignements en s’articulant à l’environnement patrimonial et culturel de l’école ou de l’établissement. Néanmoins, le parcours d’éducation artistique et culturelle de l’élève repose d’abord et avant tout sur l’ensemble des enseignements dispensés à l’École : concernant obligatoirement tous les élèves, ils sont seuls à même de garantir les bases d’une éducation artistique et culturelle véritablement démocratique et généralisée.

Les programmes d’enseignement garantissent les fondamentaux d’une progressivité des apprentissages, tant dans les pratiques artistiques et les repères culturels mis en place au fur et à mesure de la scolarité que dans la formation du spectateur pour une rencontre de plus en plus riche et éclairée avec l’art. Les élèves acquièrent ou mobilisent et développent au fil du parcours des connaissances en culture artistique et des compétences diverses (dans leurs pratiques artistiques et dans les rencontres avec les œuvres notamment), dont le degré de maîtrise est évalué régulièrement, selon les objectifs de formation fixés par les programmes et le socle commun de connaissances, de compétences et de culture.

Cohérence

Le principe de cohérence gouverne le parcours d’éducation artistique et culturelle, au moins selon trois perspectives : à l’intérieur de chaque projet, il s’agit de définir et mettre en œuvre des stratégies pédagogiques et éducatives adaptées aux objectifs visés et tenant compte du niveau des élèves ; il s’agit par ailleurs de relier les objectifs et activités découlant de chaque projet aux enseignements obligatoires ou optionnels parallèlement suivis ; il est enfin nécessaire de veiller à construire des ponts entre les projets successifs, de sorte que l’élève tire parti des expériences passées pour profiter pleinement des suivantes et approfondir les connaissances et compétences acquises (cf.§Progressivité).

Complémentarité

Cet autre principe essentiel concerne tout d’abord la succession des projets qui constituent le parcours de l’élève, celui-ci devant lui permettre de vivre une diversité d’expériences qui reflète la diversité des expressions artistiques. Il s’entend aussi dans les liens qu’entretient chaque projet avec les apports cognitifs des enseignements parallèlement dispensés ; les projets menés permettent en effet bien souvent de mobiliser des connaissances acquises pour les confronter à la réalité d’une action concrète et investie, aux exigences de la réalisation d’un projet. Il s’agit alors pour l’élève de prendre la mesure du sens et de la portée des connaissances qu’il a acquises.

La complémentarité est aussi celle des différents acteurs intervenants, que ce soit au sein d’une équipe de professeurs ou d’une action partenariale. Cette complémentarité maîtrisée par tous, si elle suppose d’avoir partagé la conception du projet puis du parcours et d’avoir conçu conjointement les grands axes de sa mise en œuvre, nécessite des échanges réguliers entre les intervenants pour mutualiser les observations sur le déroulement de l’action.

Progressivité

Dans la constitution du parcours, les projets représentent des étapes successives dont la progressivité doit être une préoccupation permanente. Cette progressivité s’appuie notamment sur deux critères essentiels.
Le premier, évident, tient aux exigences portées par le projet. Exigences qui doivent être précisément adaptées aux possibilités des élèves, que celles-ci découlent de leur niveau scolaire ou du contexte culturel qui marque leur environnement de vie.

Le second critère concerne l’enchaînement des projets et la façon dont les connaissances acquises, les compétences développées et les expériences vécues à l’occasion d’un projet sont mobilisées par les suivants. La réussite du continuum de formation que constitue le parcours suppose, en effet, que les acquis de chaque projet s’appuient sur ceux des projets précédents et puissent être valorisés dans les projets à venir.

Équilibre

Au-delà de la progressivité du parcours, les enseignants ont aussi la responsabilité, collectivement et individuellement, de veiller à la diversité des grands domaines artistiques et culturels abordés par les élèves tout au long de leur scolarité – différentes formes du spectacle vivant, arts visuels, arts du son, arts de l’espace, arts appliqués, arts du langage. Par leurs choix pédagogiques (œuvres étudiées, lieux explorés, intervenants, professionnels des arts et de la culture rencontrés etc.), ils s’assurent en outre que les élèves explorent ces domaines dans leurs manifestations patrimoniales et contemporaines, pour permettre un dialogue fécond entre l’art d’hier et l’art d’aujourd’hui.

La démarche de projet : une pédagogie appropriée aux objectifs du parcours d’éducation artistique et culturelle

Les apports de la démarche de projet

La démarche de projet est particulièrement adaptée à l’élaboration du parcours d’éducation artistique et culturelle, qui vise l’acquisition de connaissances et le développement de compétences clairement identifiées, quels que soient les contextes pédagogiques et éducatifs de mise en œuvre sur les temps scolaire, périscolaire et extrascolaire. Sur le temps scolaire, cette démarche concerne aussi bien les projets développés dans le cadre des enseignements que dans celui des actions éducatives.

Elle peut permettre de conjuguer les trois piliers de l’éducation artistique et culturelle: connaissances, pratiques, rencontres (avec des œuvres, des lieux, des professionnels de l’art et de la culture).Le projet permet de conforter et de prolonger les apprentissages, les élèves étant amenés à donner plus de sens à leurs savoirs en se les appropriant. Il favorise l’interdisciplinarité ainsi que le décloisonnement des apprentissages en créant des ponts entre disciplines, acteurs éducatifs et élèves.

De plus, la démarche de projet stimule la motivation des élèves en les rendant co- acteurs (ou parfois même co-auteurs) d’un projet. Ainsi, il est essentiel que l’enseignant conjugue ses objectifs pédagogiques avec les capacités et attentes de ses élèves. Il peut aussi s’appuyer sur les connaissances et compétences culturelles et artistiques acquises par les élèves en dehors de l’école. La démarche de projet, enfin, permet d’établir et de renforcer les liens entre l’école et les structures culturelles en sortant des cadres conventionnels de la classe, et donne ainsi aux élèves une ouverture sur le monde extérieur. Elle peut permettre d’amorcer une réflexion globale sur les conditions de réussite des élèves et rendre plus cohérentes les politiques de vie scolaire et d’enseignement dans les établissements.

Le suivi du parcours d’éducation artistique et culturelle

De l’école au lycée, le parcours d’éducation artistique et culturelle constitue un ensemble continu et progressif dont un suivi est à même de garantir la cohérence, selon les orientations définies dans le volet artistique et culturel du projet d’école ou d’établissement.
Au cours de l’année scolaire, les enseignants gardent la mémoire du parcours de leurs élèves à travers leurs préparations dans le premier degré et à travers leur cahier de texte dans le second degré. Au collège et au lycée, la forme numérique du cahier de texte facilite le suivi du parcours.

Au terme de sa scolarité, chaque élève aura suivi un parcours spécifique. Les éléments qu’il en conserve lui permettent d’en dégager progressivement le sens. Impliquer les élèves dans le choix de ces éléments, leur organisation et éventuellement leur exploitation permet de développer leur esprit critique, leur sens de l’autonomie et leur capacité d’initiative.