Arts appliqués - Design et Métiers d'Art

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L'espace

LA PERSPECTIVE CONIQUE

Lorsqu'on veut dessiner une forme réelle en respectant au mieux son apparence on se trouve devant un certain nombre d'exigences.


Que fait-on lorsque l'on dessine un objet ?

On essaie de reproduire au mieux l'apparence de cet objet.
Mais sommes-nous sûrs de bien le représenter tel qu'on le voit ? Sommes-nous sûrs de bien le voir ?

1- LE POINT DE VUE

Observons :

a) un fil de fer

Il peut-être représenté à l'aide d'une droite mais si on le regarde en bout, ce n'est plus qu'un point.

 

Une droiteouun point

 

Le point de vue évolue si on se déplace autour de l'objet :

Animation

b) une feuille de papier

Elle présente une largeur une longueur et quatre angles droits

- un rectangle convient à sa représentation.
- si on la regarde en bout - ce n'est plus qu'une ligne.

Un rectangle :

ou une ligne :

Notre position par rapport à l'objet, c'est à dire notre point de vue, a donc une grande importance.
De deux points de vue différents nous verrons le même objet de manière différente

Reprenons l'observation de notre feuille de papier en la tenant à plat et faisons la monter et descendre dans l'axe de notre regard.

Nous pouvons voir que:

Lorsqu'elle se trouve en dessous de nos yeux on peut voir sa face de dessus.

 

Lorsqu'elle se trouve juste à la hauteur de nos yeux nous ne voyons plus qu'une ligne droite comme tout à l'heure.

 

 

Lorsqu'elle passe au dessus de la hauteur de nos yeux nous ne voyons plus la face de dessus mais la face de dessous apparaît.

 

 

Le même objet vu à des hauteurs différentes par rapport à la hauteur de nos yeux se présente donc de manière différente. Sa représentation sur le dessin sera donc différente.

2- LA LIGNE D'HORIZON

Pour distinguer ces différentes possibilités de représentation des objets nous allons diviser notre dessin en deux parties en traçant une ligne horizontale sur toute la largeur du dessin.

 

Cette ligne on l'appellera : Ligne d'horizon.

Tout ce qui se trouve à la hauteur de notre regard va se trouver sur cette ligne.

L'espace qui se trouve en dessous de la ligne d'horizon, nous l'appellerons : Plan de terre.

On y représentera tout ce qui se trouve en dessous de nos yeux.

L'espace qui se trouve au dessus de la ligne d'horizon, on l'appellera :
Le ciel.
On y représentera tout ce qui se trouve au dessus de nos yeux.

3- VUE FRONTALE

Prenons maintenant l'image d'une boite rectangulaire (un peu comme une table).

Image 1 :

Sa surface est rectangulaire comme notre feuille de papier. Pourtant elle se présente sur l'image sous la forme d'un trapèze.
Elle paraît déformée.

Image 2 :

Avec un feutre marquons les quatre côtés de la table en faisant largement déborder les traits au delà de la forme.

Deux côtés sont obliques et si on les prolongeait assez, ils finiraient par se rejoindre et se couper.

 

Image 3 :

Les deux autres côtés sont bien horizontaux, parallèles à la ligne d'horizon.

 

Reprenons notre feuille de papier...


Deux de ses côtés opposés entre eux sont parallèles à notre regard: on peut les représenter par des horizontales, ils resteront parallèles entre eux.

Les deux autres côtés partant du bord le plus proche de nous, pour aller rejoindre le bord le plus éloigné, semblent se rapprocher au fur et à mesure de l'éloignement alors que nous savons que dans un rectangle, les cotés opposés sont parallèles entre eux.

Le bord le plus éloigné paraît plus petit que le plus proche. Pourtant nous savons que dans un rectangle les côtés opposés sont égaux entre eux.

En observant l'aspect de notre feuille de papier nous constatons que son apparence correspond à nos observations sur l'image de la table.

Nous pouvons retenir quelques principes :

Les lignes horizontales de la réalité dont les deux extrémités se trouvent à distance égale de nos yeux seront représentées par une horizontale sur le dessin.

On les appellera : frontales (lignes rouges).

 

 

Les lignes horizontales dont les extrémités sont à distance inégale de nos yeux seront représentées par des obliques.
On les appellera : fuyantes (lignes vertes).

Les parallèles frontales resteront parallèles sur le dessin.
Les parallèles fuyantes sur le dessin elles devront se rapprocher les unes des autres pour aller se rejoindre en un point. Nous appellerons ce point le point de fuite P (pour Perdition).

Lorsqu'un objet se trouve juste dans l'axe de notre regard et qu'il nous présente des lignes frontales nous dirons que sa représentation sera une VUE FRONTALE.
Observons :

- un cube - voilà un objet qui présente trois dimensions - longueur, largeur, hauteur.

Posons le bien à plat juste en face de nous.


Que voyons-nous ?

1- Une face verticale qui ne présente pas d'éloignement. On pourra la représenter telle qu'on sait qu'elle est, c'est à dire carrée.

On peut dire pour l'instant que : Les lignes verticales de la réalité seront représentées par des verticales sur le dessin.

2- une face horizontale dans une position semblable à notre feuille de papier tout à l'heure. On peut donc la représenter de la même manière.

 

4- VUE OBLIQUE

Prenons maintenant le parallélépipède et faisons le tourner sur lui-même de manière à apercevoir trois de ses faces.

Que voyons-nous ?

Une face horizontale dont aucun des côtés n'est parallèle à notre regard. Chacune d'elles présente une extrémité plus éloignée que l'autre. Il n'y a donc pas de frontales.

Nous devons représenter quatre lignes fuyante en tenant compte du fait que si elles sont parallèles entre elles, elles se rejoindront sur le point de fuite. Cependant si nous les prolongeons, nous constatons que trois d'entre elles s'éloignent vers la gauche (point D1) et trois autres vers la droite (point D2).

Nous aurons donc deux points de fuite nommés : D1, D2 (D pour Déperdition).

 

 

Deux faces verticales obliques par rapport à notre regard.
Leurs arêtes verticales resteront verticales sur le dessin.
Les autres sont des fuyantes et ont comme parallèles des fuyantes de la face du dessus. Elles iront donc les rejoindre sur le point de fuite respectif.

Toutes les faces du parallélépipède sont obliques par rapport à notre point de vue.
Nous venons donc de représenter le parallélépipède en vue oblique.

Ce type de représentation se rapproche de plus en plus de la vision réelle humaine mais nous pouvons encore l'améliorer en plaçant des points de fuite supplémentaires.

Exemple :

Aucune face horizontale, aucune face frontale. Nous pouvons voir trois côtés de l'objet.

En plus des lignes que nous avions déjà prolongées auparavant, nous constatons ici que les arêtes qui se trouvaient perpendiculaires à l'horizon dans le schéma précédant, se rejoignent à présent au point D3.

On retiendra :


- vue frontale = 1 point de fuite.
- vue oblique = 2 points de fuite ou 3 points de fuite (4, 5 ou 6, au delà le tracé déforme trop la réalité).